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suspossession
14 juin 2006

Pffff

Pas

vraiment d’inspiration. Plus vraiment d’expiration. Poumons encrassés. Kof kof. J’observe le silence au milieu de nulle part. Et les gens dansent et les gens boivent tous des avatars. La bougie commence à s’éteindre et je tends la plume arrachée à l’oie dans l’attente de… d’un morceau de toi en moi dépulpé de mon âme. Des petits frissons qui me courent dans le dos. Des petits suçons sur ma peau. Je n’ignore pas qu’on pourrait qu’on devrait. Je n’en veux pas à cette chaîne qui serre mes mains, et mon cou, et mes jambes, et mon être. Paraître. Peut- être. Ecoutes ce tremblement la feuille se froisse elle reste blanche entends-tu mon silence ? Trop vieux pour rêver cette vie trop belle pour durer. Trop jeunes pour s’inquiéter de cette vie trop belle pour durer. Il reste des images au fond de mon tiroir. Et des papiers jaunis par le temps trop pressé d’effacer ma mémoire. Il reste des mots au fond de mon Oubli trop largués trop tanés par les quotidiens alanguis. J’aurais pu devenir cette odeur de déjà vu et cet air si agréable. On aurait pu courir sur la pelouse une nuit et profiter de l’eau dispersée pour se donner tout entier. On ne peut plus résister. On ne voit pas qu’on demande plus qu’on ne peut donner. Ca nous a échappé. Notre monde est fêlé. J’ai bien froid ce soir. Comme hier comme demain. J’accule mes idéaux au monde de l’utopie. Je suis si occupée à réunir les morceaux brisés de la vie que j’ai eue que même les cigales ne chantent plus que dans les livres, que même les princesses ne sont jamais mariées, que même la fourmi s’est endormie sur son travail. Page 14. Il fait noir. Tant mieux. Pourquoi leur laisse t-on croire de telles choses ? c’est inhumain…La fête est finie on descend. Certaines pensées glacent ma raison. J’aimerais tellement penser à oublier que je pense. C’est un mauvais jour. Un autre souvenir. J’ouvrirai autant de tiroirs qu’il me sera nécessaire pour enfouir loin et fermer à double tour ces souvenances. Mais parfois, sans y prêter attention, l’âme en vogue, l’âme en vague, je dérive sur quelques passés en fragments. Un mot. Une lettre. Un. Une. Des. Pensées. Silence. Voyage interneuronal. Allongée. Je quitte lentement toute sensation réelle. Je commence à engourdir mon corps/ Je n’entends qu’un bruit sourd au fond de la pièce qui m’endort, qui me transe, qui m’anesthésie l’âme. Les paupières closent, je pars. Voler comme un nuage et respirer, passer outre les barrières et savoir la vérité que nul n’a de sens que parce qu’il lui en donne, que nul n’est quelqu’un du moment qu’il est personne. Savoir que je ne suis rien car rien n’est qu’illusion. C’est comme si j’avais perdu quelque chose. Comme si je ne faisais plus partie de l’humanité. C’est quoi la folie et la norme ? Porte close. Je me cogne au mur de l’initié. Apprentie à la folie, l’absence. Je marche quelque part. Mais où ? Partout sauf ici. Tu connais l’océan névrosé ? Je nage dans sa boisson déséquilibrée, je vogue dans l’abnégation , la dénégation, dérive par la vague de la psychose achevée. Je m’étends à l’arrache cœur à tendre ma main pour attraper la lune, et tends chaque jour un morceau de ma plume, pour donner à la feuille sens de mon âme et ses méandres, pour donner raison à l’ardeur que je prends à me réduire en cendres. Même quand on croit que les plus déchirantes douleurs donnent à l’imagination les traits d’une plume baignée dans le sang. On cherche toujours à donner raisons aux moindres espérances déçues, et n’en trouver que prétexte pour y bercer de nouveaux horizons. C’est toujours la même chose. Il suffit d’une erreur, d’une blessure, d’une cassure, pour qu’on se penche sur sa page et qu’on y déverse les torrents de haine et de détresse qu’on voudrait pulvériser, exorciser. On appelle les noyés quand on a bu trop d’amour, j’ai bu la tasse, c’était salé, c’était mauvais.

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